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Témoignages

Ralph SULTAN, bâtisseur communautaire — La Saga
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Ralph SULTAN, bâtisseur communautaire

👤 Ralph SULTAN 📍 Paris 🏷️ Autres 🎗️ Activités communautaires / Redef

Ralph SULTAN, bâtisseur communautaire

 

 

Tous ceux et celles qui ont eu le privilège de côtoyer Ralph Sultan garderont de lui le souvenir impérissable d’un être affable, arborant toujours un sourire radieux, généreux, humble, serviable et doté d’un immense talent artistique. Un grand gentleman dans le plein sens du terme.

Ce leader communautaire hors pair est décédé le 17 septembre dernier. Il a été inhumé en Israël.

Établi à Montréal depuis 1969, Ralph Sultan a été un bâtisseur communautaire. Il a été l’initiateur, au Centre communautaire juif (CCJ), des premiers programmes récréatifs et culturels destinés aux adultes de la communauté sépharade de Montréal, les fameux "Bols d’air" et autres randonnées estivales.  À la fin des années 70, il a été le fondateur de la Synagogue du Centre communautaire juif, qui est toujours active. Au début des années 80, il a été l’organisateur de la première Mimouna communautaire, qui se perpétue jusqu’à aujourd’hui. En 1988, il a créé, avec le concours de sa belle-sœur, Gilberte Cohen-Scali, le Département du "Bel Âge" du Centre communautaire juif… 

 Ralph Sultan était aussi un fin orfèvre qui excellait dans la conception de bijoux, de verres de kiddouch, de Mezzouzot, de Hanoukiyot et autres objets de culte. Il faisait partager son talent artistique aux nombreuses personnes qui participaient à ses ateliers d’art, d’orfèvrerie, de reliure de livres, de menuiserie, de peinture… qu’il organisait régulièrement au Centre communautaire juif. Il a animé pendant plusieurs années un cours d’artisanat marocain au Centre Saidye Bronfman, un fief culturel ashkénaze.

  On pouvait admirer ses nombreuses réalisations artistiques, des plus originales, pas seulement dans les expositions organisées dans le cadre du Festival sépharade de Montréal, mais aussi dans divers musées du Québec et du Canada et au Musée Beit Hatfutsot de Tel-Aviv. Ses œuvres ont été aussi exposées à la Bibliothèque nationale du Québec, à Montréal.

  Il a été le concepteur de plusieurs créations artisanales inédites offertes, à titre honorifique, par la Communauté sépharade du Québec et le Centre communautaire juif à des personnalités politiques ou publiques renommées : les rois Hassan II et Mohammed VI du Maroc, l’ancien premier ministre du Canada, Brian Mulroney, l’ancien premier ministre du Québec, feu Robert Bourassa…

  "Ralph Sultan ne signait pas ses œuvres. Il n’avait pas besoin de le faire car la finesse et l’originalité de son travail étaient sa signature. C’était un artiste extrêmement talentueux qui partageait son savoir et initiait les autres à son art avec générosité", a rappelé son ami de longue date Joseph Gabay, ancien président de la Communauté sépharade du Québec (CSQ) et du Congrès juif canadien-Région du Québec, lors du vibrant hommage qu’il lui a rendu le jour de ses funérailles.

  Ralph Sultan était un homme avenant et un communautaire admirable fortement apprécié par ses pairs.

  "Ralph n’a pas connu d’inimitiés. Il savait se tenir loin des politicailleries. Il était un artiste toujours souriant, serein, d’une sérénité contagieuse, créatif, noble, avec un sens pratique qui lui permettait d’initier des projets téméraires, originaux, sans compromis avec ses valeurs, nos valeurs juives, dans la limite du raisonnable, a rappelé Joseph Gabay. Son sens de la collégialité lui valait l’adhésion de ses collègues et amis. Il était aussi un rassembleur discret, joyeux, authentique, profondément juif et profondément sépharade. Voilà pourquoi il était important pour moi aujourd’hui de mettre l’accent sur la célébration d’une vie et d’un parcours exemplaires, ce qui à la fois tempère et ajoute à la tristesse de son départ. Ralph nous a quittés comme il a vécu, discrètement et sereinement."

  Le Shabbat précédant son décès, a relaté Joseph Gabay, Ralph Sultan a récité son dernier Kiddouch.

   "S’il n’a pas reconnu son frère, le Rabbin Claude Sultan, venu de Paris pour le voir, à une infirmière qui lui demandait : "Qui est cette dame ?", Ralph a répondu candidement : "C’est l’épouse la plus merveilleuse du monde". Un cri du cœur des plus authentiques qui décrit fidèlement l’harmonie qui a toujours caractérisé le couple Ralph-Monique Sultan. Nous avons tous été témoins du dévouement et de l’attention bienveillants avec lesquels son épouse, Monique, a toujours entouré Ralph, tout particulièrement ces dernières années."

   Dave Dadoun, ancien président du Centre communautaire juif et actuel président du Festival sépharade de Montréal, se rappelle avec émotion des belles années de camaraderie qu’il a partagées avec Ralph Sultan.

  "Deux semaines avant son décès, j’ai retrouvé par hasard les belles épinglettes du Festival sépharade de Montréal 1992 que Ralph avait confectionnées avec un soin particulier. Il était un artiste débordant de talent. Nous avions tous beaucoup de plaisir à travailler avec lui. C’était un homme chaleureux, attentionné, très discret et d’une grande modestie. Les bénévoles de la communauté sépharade l’ont toujours beaucoup admiré et respecté. Il nous a fait profiter de ses grands talents artistiques. Quand il a pris sa retraite, il a continué à être très actif au sein de notre communauté à titre de bénévole. Sa disparition est une grande perte pour notre communauté."

  Le Rabbin Shmuel Mellul, qui représentait la Synagogue du Centre communautaire juif, institution cultuelle à laquelle Ralph Sultan était fortement attaché, a souligné, lors de la cérémonie funèbre, les grandes qualités humaines et professionnelles du défunt.

   "Ralph Sultan était une grande figure de la communauté sépharade de Montréal. Il est demeuré toujours fidèle à sa Synagogue, celle du Centre communautaire juif, dont il a été l’un des bâtisseurs. Il a été un remarquable professionnel de la communauté sépharade dans les années 70, 80 et 90. Ensuite, après sa retraite, il s’est distingué comme bénévole. Nous nous souviendrons toujours de son éternel sourire et de sa bonne humeur. Il faisait toujours les choses avec un grand plaisir, sans se faire remarquer. C’était un homme extraordinaire."

Ralph Sultanz’l’ a laissé dans le deuil son épouse, Monique Cohen-Scali Sultan, et son fils, Éric Sultan.

Elias LEVY 

Canada

 

 

 

 

 

 

 

 

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