Pour Georges
C’est un privilège d’avoir été le témoin d’une partie de la vie de Boulette. Je suis sûr que tous ceux qui tenteront d’expliquer qui était Georges Fhal, même au bout de plusieurs heures, ils n’&eac…
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Année / Période |
Événement, Rôle ou Activité |
Lieu / Contexte |
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1924 |
Naissance. Fils unique d'une famille aisée. |
Constantine, Algérie |
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1940 |
Expulsé du scoutisme laïc suite aux lois de Vichy ; rejoint le mouvement scout juif de Constantine. |
Constantine, Algérie |
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1943 |
Mobilisé dans l'Armée Française ; participe à la Libération de la France (Débarquement de Provence). Transféré au service de renseignements militaires (connaissances en allemand et morse). |
France |
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Post-Guerre |
Interrompt des études de droit pour s'investir dans l'affaire familiale et la réorganisation du mouvement scout. |
Constantine, Algérie |
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Dès 1946 |
Devient Commissaire provincial des Éclaireurs Israélites (EI) pour la région de Constantine. |
Constantine, Algérie |
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1948 |
Épouse Arlette Cohen (EI également). Création d'une section de l'UEJF à Constantine (sollicité par les étudiants). |
Constantine, Algérie |
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1952 |
Entre au Consistoire de Constantine, responsable du département "Jeunesse" avec Girafe (Adolphe Aïnouz). Plus tard, il en devient trésorier. |
Constantine, Algérie |
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1952 |
Crée le groupe de réflexion qui donne naissance au cercle d'études (150 participants) et au bulletin hebdomadaire « Clarté ». |
Constantine, Algérie |
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1953-1961 |
Continue d'organiser des camps d'été et colonies de vacances des EI en Métropole, accueillant jusqu'à 500 enfants algériens. |
France (Drôme, Isère, Haute-Savoie) |
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Milieu Années 50 |
Recruté par le Mossad (branche « Misgueret ») pour la protection des communautés juives. Recrute des volontaires, cache des armes, et assure la liaison entre le Mossad et les instances communautaires. |
Algérie |
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1956-1961 |
Effectue plusieurs voyages en Israël, rencontrant David Ben Gourion et Moshe Sharett pour discuter de la sécurité et de l'intégration des Juifs d'Algérie. |
Israël |
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Mars 1958 |
Représente la communauté de Constantine et présente un rapport sur la jeunesse juive d'Algérie aux Assises du judaïsme algérien. |
Algérie |
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1959 |
Fait partie de la délégation algérienne au Congrès juif mondial à Stockholm ; intervient comme représentant de la communauté juive algérienne. |
Stockholm, Suède |
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Début 1962 |
Quitte l'Algérie après avoir échappé à trois attentats. La famille s'installe provisoirement à Marseille en vue de l'Alyah. |
Algérie vers Marseille, France |
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Fév. 1962 |
Contacté par les dirigeants du FSJU, Jacques Lévy (Tapir) et Edgard Guedj (Lynclair), pour créer le DEJJ à Marseille. Accepte sur demande de l'Agence Juive. |
Marseille, France |
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Avril 1962 - 1972 |
Fondateur et dirigeant de la délégation du DEJJ pour Marseille et sa région. Vit au rythme du DEJJ avec sa famille. |
Marseille, France |
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1972 |
Quitte ses fonctions au DEJJ. Prend la direction de l'antenne régionale de l'AUJF et est responsable des activités du Keren Hayessod dans le Sud de la France. |
Sud de la France |
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Guerre de Kippour |
Dirige la campagne de collecte de fonds pour Israël du Keren Hayessod. |
Sud de la France |
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1980 |
Retraite forcée suite à un incident cardiaque. Poursuit des activités bénévoles (radio juive, conférences sur le judaïsme, conseil au EI et DEJJ). |
Marseille, France |
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1988 |
Immigre en Israël avec son épouse Arlette. |
Israël |
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1990 |
Dirige une colonie de vacances en Israël pour l'UNIFAN (organisée par d'anciens du DEJJ). |
Israël |
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2010 |
Débute la rédaction de son livre autobiographique, "Du Rhummel au Kotel". |
Israël |
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2013 |
S'installe définitivement à Jérusalem. |
Jérusalem, Israël |
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2020 |
Publication de son livre. |
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2021 |
Décès (6 janvier), quelques jours avant ses 97 ans. |
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Georges FHAL, Boulette
Mon père, Georges Fhal – dit Boulette (ז"ל), est né en 1924 à Constantine, en Algérie. C'est dans une famille aisée, connue de la communauté juive, qu'il grandit comme fils unique. En 1940, avec l'application des lois de Vichy en Algérie, Georges, en raison de sa judéïté, est expulsé du mouvement scout laïc dont il était membre, et rejoint le mouvement scout juif de Constantine. En 1943, il est mobilisé au sein de l'armée française, combat pour la libération de la France occupée, participe au Débarquement de Provence et finalement, vu ses connaissances en allemand et en morse, il est transféré au service de renseignements militaires français. Au retour de la guerre, il entreprend des études de droit mais les interrompt au bout de deux ans pour s'investir dans l'affaire familiale. il commence à prendre part à la réorganisation du mouvement EI à Constantine et dès 1946, il devient Commissaire provincial des EI pour la région de Constantine.
En septembre 1948, il épouse Arlette Cohen, EI elle aussi, issue d'une famille de sommités religieuses de Constantine comme Rabbi David Hacohen. Quatre enfants naissent de cette union et c'est surtout Arlette qui s'occupe de leur éducation, mais elle est toujours là à ses côtés pour l'encourager et l'aider dans ses différentes activités. En effet, Georges s'engage de plus en plus dans la vie communautaire : sollicité par les étudiants, il crée à Constantine, à cette même époque, une section de l'UEJF ; en 1952, il entre au Consistoire où, avec Girafe (Adolphe Aïnouz) un autre responsable EI, il est en charge du département "Jeunesse". Plus tard, il occupe le poste de trésorier du Consistoire, ce qui implique, entre autres, des relations suivies avec les enseignants du Talmud Thorah (le plus important d'Afrique du Nord à cette époque), le rabbinat, diverses associations.
En 1952, sous l'impulsion de la Commission culturelle juive d'Algérie, avec trois autres amis, il crée à Constantine un groupe de réflexion qui débouche sur un cercle d'études avec près de 150 participants qui se réunissent tous les dimanches. A la suite de ce cercle d'études va naître un bulletin hebdomadaire de 24 pages, "Clarté", avec un tirage de 1000 exemplaires distribués gratuitement. Il représentera la communauté de Constantine auprès de la Fédération des Communautés d'Algérie et présentera un rapport sur la jeunesse juive d'Algérie lors des Assises du judaïsme algérien en mars 1958.
En 1959, au Congrès juif mondial à Stockholm, en Suède, il fait partie de la délégation algérienne de la Fédération des Communautés françaises et monte à la tribune en tant que représentant de la communauté juive algérienne.
Au milieu des années 50, la guerre pour l'indépendance de l'Algérie éclate, et en Israël, à la suite de craintes sérieuses pour la sécurité de la communauté juive, David Ben Gourion demande au Mossad de créer une branche de la "Misgueret" en Algérie pour protéger et défendre les communautés juives d'Algérie en temps voulu.
Georges a œuvré afin que les jeunes de la communauté juive de Constantine se mobilisent pour le Mossad, recrutant des volontaires, notamment parmi les scouts juifs. Il cache et fait passer des armes en vue des opérations secrètes du Mossad, il effectue de nombreux déplacements pour transporter du courrier ou du matériel, il transmet des messages ou des renseignements verbaux. Pour cela, il met à profit non seulement ses relations au sein de la communauté, mais également ses affaires familiales. "Ma participation à l’opération "Misgueret", et donc mon adhésion au Mossad, s’est faite en douceur, sous la forme d’un engagement devant une bible et un revolver[1]". "Sans lui, nous n'aurions pas pu constituer "la Misgueret" à Constantine explique l'agent du Mossad envoyé à Constantine, Avraham Barzilaï, "Il nous a soutenus face aux instances communautaires. Il devient le lien entre le Mossad et ces mêmes instances". Sa collaboration avec le Mossad a été active en Algérie jusqu'en 1962 et a continué quelque temps après à Marseille sous d'autres formes et avec moins d'importance.
De 1956 à 1961, il fait plusieurs voyages en Israël au cours desquels il rencontre, comme représentant de la communauté juive d'Algérie, des membres du gouvernement, David Ben Gourion et Moshe Sharett entre autres, pour parler de la sécurité des communautés juives d'Algérie et pour examiner les possibilités d'intégration des membres de la communauté en Israël.
Cependant, il ne délaisse à aucun moment les EI: avec ses adjoints - Bélier (Roland Draï), Girafe (Adolphe Aïnouz) et bien d'autres encore, ils mettent sur pied un grand nombre d'activités dont des camps d'été et des colonies de vacances en Algérie jusqu'en 1952 puis en Métropole de 1953 jusqu'en 1961; chaque année plus de 500 enfants accompagnés d'une soixantaine de moniteurs partiront de Constantine en train, bateau et autocar pour rejoindre des installations dans la Drôme, l'Isère ou la Haute-Savoie où ils passeront les deux mois de vacances.
Début 1962, après avoir échappé, ces dernières années, à trois attentats qui le visaient personnellement il quitte l'Algérie. La famille s'installe provisoirement à Marseille car elle est en partance pour son alya en Israël. Mais le destin va changer le cours de l'Histoire.
En effet, en février 1962, des dirigeants du Fonds Social Juif Unifié, le Commissaire Général des EI de l'époque – Jacques Lévy (Tapir) et le fondateur du DEJJ au Maroc – Edgard Guedj (Lynclair) le contactent pour envisager la création d'une délégation du DEJJ à Marseille. Il hésite et réserve sa réponse puisque la famille s'apprête à partir pour Israël. Mais une lettre qui arrive d'Israël, signée par un des directeurs de l'Agence Juive –Yehoshoua Haran, lui fait accepter la proposition de Lynclair. Dans cette lettre il lui est spécifié qu'en raison de l'urgence de l'organisation d'un encadrement pour les jeunes arrivant d'Algérie, sa présence, à ce moment là serait plus utile en France qu'en Israël. C'est ainsi qu'avec l'aide de ses anciens amis et collaborateurs EI de Constantine, Viviane Bakoush (Raksha) épouse Halimi, Roland Draï (Bélier), Jacques Draï (Léopard) il se met au travail et la délégation du DEJJ pour Marseille et sa région voit le jour officiellement en avril 1962. De 1962 à 1972, toute la famille va donc vivre au rythme de la grande aventure du DEJJ.[2]
En 1972 Georges quitte ses fonctions au DEJJ. Il prend alors la direction de l'antenne régionale de l'AUJF et est responsable des activités du Keren Hayessod dans le sud de la France. C'est ainsi qu'il se retrouve à la tête d'une campagne importante de collecte de fonds pour Israël lorsque la guerre de Kippour éclate.
En 1980, suite à un incident cardiaque, il est obligé de prendre sa retraite, mais ses activités bénévoles continuent : il participe aux émissions de la radio juive de Marseille et diffuse chaque semaine une émission consacrée au calendrier hébraïque - «L’almanach du Peuple Juif» .Il donne aussi des conférences dans des institutions chrétiennes pour mieux faire connaître certains aspects du judaïsme. Il continue aussi à donner des conseils aussi bien aux EI qu'au DEJJ.
En 1990 il dirige en Israël une colonie de vacances organisée par l'UNIFAN sous l'initiative d'anciens du DEJJ vivant en Israël. Pour ce faire, il assure pendant plusieurs semaines la formation de jeunes destinés à être moniteurs dans cette colonie.
Toutes ses activités lui font approcher un certain nombre de personnalités telles que le rabbin Yéhuda Léon Ashkenazi ,«Manitou», les Grands rabbins Joseph Haïm Sitruck, Emmanuel Chouchena, René samuel Sirat, Gilles Bernstein, le rabbin Haïm Harboun, le penseur André Neher, le poète Emmanuel Eydoux et bien d'autres encore. Avec certains d'entre eux, il nouera une véritable relation d'amitié qui durera toute la vie.
Georges et sa femme Arlette immigrent en Israël en 1988, deux de leurs enfants ayant fait leur Alya quelques années auparavant, mais continuent à "naviguer" entre Israël et la France au grès des besoins familiaux, jusqu'à ce qu'ils s'installent définitivement à Jérusalem en 2013.
A partir de 2010, Georges consacre une partie de son temps à la rédaction de son livre qu'il veut autobiographique mais aussi témoignage de périodes importantes de l'histoire du XXème siècle. Ce livre sera publié quelques mois avant sa disparition.
A la fois combattant et travailleur social, dirigeant communautaire et agent du Mossad, homme d’affaires et éducateur, toute sa vie il est resté fidèle aux principes qui ont guidé ses actes et ses pas : éducation des jeunes, engagement communautaire, identité juive, solidarité avec Israël.
Il a toujours veillé à ce que son comportement soit basé sur des valeurs comme la tolérance, l'importance de l'exemple, le sens de la responsabilité, la transmission - valeurs propres au judaïsme tout autant que valeurs universelles.
Il décède brusquement, au terme d'une courte maladie, le 6 janvier 2021, trois semaines avant ses 97 ans. Apprenant son décès un membre du DEJJ Marseille écrira : "Que seraient devenues nos vies sans toi, Boulette?" et Avraham Barzilai, l'ancien agent du Mossad à Constantine dira: "l'État d'Israël lui doit beaucoup".
Aimée-Laure FHAL – TANCMAN
DEJJ Marseille
Georges FHAL,
Un Chef, un Père de famille, un Éducateur flamboyant
Comme de nombreux cadres des EI ou du DEJJ du Maroc, je fus tenté par l’aventure que constituait la création du DEJJ en France.
En 1963, je suis âgé de 21 ans, instituteur dans l’enseignement public, et très engagé dans l’encadrement des Éclaireurs Israélites du Maroc, alors florissante. Avec mon ami Bélier qui suit le même cursus, nous décidons de partir pour la France.
Contact est pris. Bélier doit rejoindre Lyon, et moi, Marseille.
Je débarque dans la capitale phocéenne le 7 Octobre 1963, pendant Hol Hamoed Soukot.
Juste après la fête, je me présente au DEJJ, 67 rue Breteuil, et fais connaissance de Georges FHAL, dit "Boulette".
Je découvre un homme jovial, rondelet, une boule de dynamite, et tombe sous le charme.
Nous avons en commun le scoutisme et ses valeurs, le respect de la Tradition, l’amour du chant, et tant d’autres choses.
Georges me réserve un accueil scout, fraternel, et m’invite d’ores et déjà à sa table de Shabbat.
Je dois dire que l’accueil d’Arlette et Georges Fhal est tout aussi chaleureux, familial, sans façon.
Toute la famille Fhal constituera pour moi une deuxième famille.
J’ajoute qu’au-delà de l’aspect professionnel, le DEJJ chez les Fhal, était (et est resté) une affaire de famille.
Georges et Arlette étaient à l’écoute de tous les cadres du DEJJ, ils étaient leurs confidents, leurs conseillers, leur seconde famille.
Je leur suis personnellement redevable d’avoir contribué à la rencontre de celle qui deviendra ma femme, Myriam Benichou.
Sous la conduite de Georges, le DEJJ à Marseille a connu une expansion considérable..
Il regroupait plus d’une centaine de cadres, et avait créé des groupes dans quasiment tous les quartiers de l’agglomération, dont certains me reviennent : la Rose, Félix Piat, Saint-Barnabé, Belsunce, le Pharo, et bien sûr, Sainte Marguerite, ou habitait la famille Fhal.
Georges a été à l’initiative de l’organisation de Centres aérés, et de camps de vacances (Peracava, Layrac) qu’il dirigeait personnellement en bon père de famille, toujours accompagné et soutenu par Arlette.
Entre-temps j’avais moi-même été nommé directeur d’un petit centre communautaire au Parc Fleuri, à Sainte-Marguerite.
À l’instar des autres quartiers, nous avions fait le tour des nombreuses cités du secteur, et pris contact avec les familles juives pour inviter leurs enfants aux activités du DEJJ.
Le résultat de ce "démarchage" était fantastique.
Les ateliers manuels, les excursions, les Oneg Shabbat, réunissaient près d’une centaine d’enfants.
Je dois ajouter que la proximité géographique de ce centre avec la famille Fhal, nous a permis de faire profiter le public de l’immense culture de Georges Fhal, et des talents de pianiste de sa fille aînée Aimée-Laure, et d’accordéoniste de Gérard, au cours des cycles de conférences, et de soirées musicales ou cabarets.
Ces quelques lignes suffiront, j’espère, à mettre en lumière la personnalité et l’engagement de Georges Fhal, indissociables de ceux d’Arlette, et le privilège qui a été le nôtre, de les côtoyer.
Leur souvenir, accompagné de notre reconnaissance, reste à jamais gravé dans nos mémoire.
Charles OHNONA (Bambou)
DEJJ Marseille 1963-1971
C’est un privilège d’avoir été le témoin d’une partie de la vie de Boulette. Je suis sûr que tous ceux qui tenteront d’expliquer qui était Georges Fhal, même au bout de plusieurs heures, ils n’&eac…
Voir le témoignageComme de nombreux cadres des EI ou du DEJJ du Maroc, je fus tenté par l’aventure que constituait la création du DEJJ en France.
En 1963, je suis âgé de 21 ans, instituteur dans l’enseignement public, et très engagé dans l&rsq…
Quelques lignes pour parler d'un grand Monsieur, Georges Fhal, dit Boulette.
Voir le témoignage1962, j’avais 17 ans. J'étais un jeune garçon timide, solitaire, sans activité particulière. Un cousin, ancien EI, m'avait conseillé de m'inscrire au DEJJ. Avec beaucoup d’appréhension, j'y suis allé...j'ai hési…
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