Journaliste en herbe
Le journal Maroc Presse venait d’ouvrir et m’a demandé d’assurer une rubrique ce fut un moment d'ivresse. Voilà ce que je raconte à ma petite fille, elle aussi journaliste, dans le livre qu’elle m’a demandé.
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Année / Période |
Événement, Rôle ou Activité |
Lieu / Contexte |
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1934 |
Naissance. |
Meknès, Maroc |
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Adolescence |
Adhère aux Éclaireurs Israélites de France, puis Éclaireurs Israélites du Maroc (EIM) après 1956. |
Maroc |
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Vers 15 ans |
Première rencontre et admiration pour Edgard Guedj (Lynclair). Participe à des séminaires de formation (ex: Immouzer). |
Maroc |
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Période EIM |
Rejoint le PC d’Edgard Guedj lors de camps d'été à Azrou, côtoyant des cadres comme Armand Abécassis (Cèdre). |
Azrou (Moyen Atlas), Maroc |
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Pré-1963 |
Enseignant et Directeur de l’École des Beaux-Arts de Casablanca (selon la notice finale). |
Casablanca, Maroc |
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1963 – 1966 |
Engagement au DEJJ et au Centre Communautaire de Paris (Bld Poissonnière). |
Paris, France |
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Rôles au DEJJ / Centre C. |
Chargé des publications (DEJJ), décoration des expositions, et animation du ciné-club (Centre Communautaire). |
Paris, France |
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Contributions notables |
Conception du logo du Centre Communautaire et du logo du DEJJ (la flamme). Crée une centaine de figurines (sa « bible graphique »). |
Paris, France |
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Collaborations artistiques |
Illustre des couvertures de livres et pochettes de disques pour le STE. Crée des illustrations pour les émissions « La Source de vie » du Rabbin Josy Eisenberg (à partir de 1962). |
Paris / Télévision |
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Post-1966 |
Employé au FSJU puis à l’AUJF (œuvrant dans divers domaines artistiques et de la communication). |
France |
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Période Indéterminée |
Ouvre son agence de communication (30 rue Marbeuf). Devient conseiller du Président de la République gabonaise. |
Paris / Gabon |
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Activités ultérieures |
Historien d’art et spécialiste de l'œuvre marocaine de Delacroix et de la peinture orientaliste. Auteur de plusieurs ouvrages (Delacroix, un voyage initiatique, Maroc : le royaume des peintres, etc.). |
International |
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Peintre |
A fait paraître des albums artistiques (ex: Hommage à l’Aleph et Inventer la paix). |
Art |
MAURICE ARAMA AU DEJJ
UNE MISSION : OUVRIR ET PARTAGER SES PASSIONS
Explorer la période où je faisais partie de l’équipe du DEJJ et des responsables du Centre communautaire de Paris, c’est replonger des dizaines d’années en arrière et me rappeler forcément de mes précédentes actions de militant au Maroc.
Je suis né à Meknès, en 1934.
Au Maroc, j’étais inscrit au Éclaireurs Israélites de France, devenus Éclaireurs Israélites du Maroc après l’indépendance, comme tous les jeunes de mon âge.
Edgard Guedj, Lynclair, Commissaire général des EIF en France et au Maroc était une personnalité emblématique. Il avait une vision sur ce que devait être un mouvement de jeunesse dans une communauté qui comptait alors 250 000 âmes.
Il rendait visite régulièrement à tous les groupes locaux.
Je pense que lors de ces réunions, il essayait de repérer ceux qui pouvaient assurer dans le futur des postes d’encadrement.
C’est ainsi qu’il se rapprocha d’Edmond Elalouf et de plusieurs cadres. Plusieurs d’entre-eux enseignaient à l’Alliance Israelite Universelle.
Lynclair obtint par la suite le détachement d’Edmond de l’AIU au DEJJ pour l’assister.
J’allais vers mes 15 ans quand j’ai rencontré Lynclair pour la première fois. J’avoue avoir de suite admiré l’homme et ses idées et je lui ai toujours gardé mon affection.
ynclair organisait fréquemment des séminaires de formation. Au premier séminaire à Immouzer, j’ai connu Edmond Elalouf
Le Maroc a accédé à son indépendance le 2 mars 1956, avec la signature d'une déclaration commune à Paris qui a mis fin au protectorat français instauré en 1912.
Les Juifs du Maroc constituaient une source majeure d’immigration vers Israël, particulièrement marquée entre 1954 et 1961, où des dizaines de milliers de personnes ont émigré en raison de persécutions croissantes, de motivations économiques et de l'idéal sioniste.
En ce temps-là, Israël pratiquait un « écrémage » en organisant des départs, puisant dans nos groupes des candidats sous les prétextes les plus divers. Les responsables de l’Agence juive multipliaient les stages de formation ou proposaient d’achever nos études en Israël ou encore de découvrir Israël. Propositions dont l’objectif était de prendre l’engagement de faire la Alya car un jeune établi en Israël était généralement suivi par sa famille.
Ce fut également le cas pour les juifs d’Algérie qui après l'indépendance en 1962 ont été forcés de fuir en France ou d’émigrer en Israël, Plus de 130000 juifs d’Algérie sont arrivés en France, modifiant profondément la communauté juive de ce pays
C’est à cette période que le FSJU fit appel à Edgard Guedj pour préserver l’identité juive des enfants et adolescents.
L’arrivée de Lynclair et de son équipe en France reste à mes yeux une grande aventure humaine menée par quelques jeunes de moins de 25 ans qui, avec une audace et une réelle détermination, se sont investis dans une communauté et qui depuis ont assuré les points forts de la vie juive en France.
Avec l’arrivée des juifs rapatriés d’Algérie, de ceux exclus d’Égypte ou de Tunisie, la communauté en France était en pleine restructuration.
Aller à la rencontre de familles et des enfants des juifs de France, anciens déportés ,marqués encore par la Shoah, mais dont on n’en parlait pas à l’époque ou très peu, était un autre défi.
Sans bureaux, ni locaux et adresses, l’action du DEJJ fut au début comme une torche allumée, risquant de se consumer très vite et s’éteindre.
Les regards des responsables communautaires ne nous étaient pas favorables. Il s’agissait généralement d’anciens cadres des EIF.
Voir soudain ces inconnus débarquer et grignoter leur pain fut complexe.
La multiplication des initiatives et la chaleur de nos engagements ont rallié autour de nous des adhérents, des militants et de futurs cadres.
Installer dans les grandes métropoles des délégués régionaux du FSJU fut une décision majeure de cette institution : Vitalis Altun à Nice, Sam Castro à Marseille, Léon Zrihen à Toulouse, Alfred Zemmour puis Roger Zaoui à Lyon.
Ces délégations vont accueillir dans leurs bureaux les responsables régionaux du DEJJ : Salomon Aflalo (Chevreuil) à Nice ; André Darmon (Otarie) à Toulouse ; Georges Fhal (Boulette) à Marseille ; Esther Abitbol (Fléole) à Lyon… Cette décision facilita grandement le démarrage et le rayonnement du DEJJ dans ces régions. Pourquoi pas à Strasbourg ? Y avait-il eu un accord ?
A Paris, l’installation du DEJJ au Centre communautaire du Bld Poissonnière fut une concession et une première réponse.
Le DEJJ avait obtenu son Siège national. Cependant au Centre communautaire, le DEJJ n’avait accès qu’à une toute petite partie du bâtiment pour ses activités.
Riki Serfaty y avait un bureau pour les Unités Communautaires, Mady Elalouf un bureau pour la JAC
Les groupes avaient accès aux ateliers, mais les activités essentielles se déroulaient à l’extérieur.
Par la suite plusieurs tentatives d’installation d’antennes dans des quartiers à forte concentration juive furent tentées, à Goncourt, à Gambetta, à Sarcelles…
La direction du Centre communautaire, après Lynclair, fut confiée à Edmond Elalouf.
Ralph Sultan qui animait à Casablanca des ateliers de travaux éducatifs faisait partie de l’équipe venue en France, mais il devait justifier son salaire en émargeant à la fois au DEJJ et au Centre communautaire.
Mon engagement dans l’équipe ne fut pas évident au départ.
Je venais de quitter le Maroc et le Directeur de l’École des Beaux-arts de Casablanca que j’étais devait aussi justifier sa place dans cette équipe.
Ce ne me fut pas facile. Mon parcours de vie tranchait avec celui des autres compagnons de Lynclair. Contrairement à mes camarades, "les budgets alloués au DEJJ m'avaient isolés et relégués dans la soupente"
En France, Lynclair me confia au DEJJ la charge des publications. Au Centre communautaire, la décoration des expositions et l’animation du ciné-club
La création du logo du Centre communautaire devait ouvrir les yeux dans la communauté sur moi. Je n’étais plus « l’invisible » installé près de la table ronde.
Le STE, Service Technique pour l’Éducation se trouvait à l’entresol du 19 Bld Poisonnière.il était dirigé par Yona Linke. C’était la première librairie juive dans un Centre communautaire à Paris dans laquelle on pouvait trouver toute une documentation « éducative ». Le STE me demanda d’illustrer des couvertures de livres, des pochettes de disques et d’autres organisations des dessins ou des logos. Lynclair n’approuvait pas ces multiples prestations sous prétexte que je me dispersais.
En 1962, le Rabbin Josy Eisenberg démarrait les émissions « La Source de vie » et fit appel à moi pour les illustrations de ses émissions.
Chaque semaine je lui remettais des illustrations qu’il a utilisées durant plusieurs années sans jamais me les payer.
Le journal Maroc Presse venait d’ouvrir et m’a demandé d’assurer une rubrique ce fut un moment d'ivresse. Voilà ce que je raconte à ma petite fille, elle aussi journaliste, dans le livre qu’elle m’a demandé.
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